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L'âge d'or

J'ai commencé ma collection à l'âge de 17 ans. C'était en 1982 (comme ça vous saurez mon âge). A l'époque, je cherchais une lecture qui me correspondait. Quelque chose de subversif, adolescence oblige, mais surtout de drôle. J'avais goûté à un certain nombre de revues parmi lesquelles Pilote, Métal hurlant et les très sulfureux Charlie Hebdo ou Hara-Kiri dont j'avais piqué quelques exemplaires à mon oncle. Ces tâtonnements, ces lectures hasardeuses ont toutes forgé mes goûts, ou plutôt, elles m'ont aidé à les connaître. C'est à ce moment que j'ai mis de côté la bd trop sophistiquée ou l'humour provocateur.

En fait, sans le savoir, j'étais déjà préparé à Fluide glacial car, quelques années plus tôt, j'avais découvert les désopilants Rubrique à Brac. Au cas où le titre ne vous dirait rien, sachez que cette série a été un véritable tremplin pour Gotlib, et que c'est avec un petit coup de pouce de Goscinny que l'auteur s'est lancé dans l'aventure. RAB est une bd immensément drôle et apolitique (un comble en 68). Un pur esprit de dérision comme je les aime et qui préfigure déjà à l'époque la revue d'Umour et bandessinées. D'ailleurs, au vu de votre infâme ignorance, je vous invite vivement à consulter cette page sur le site officiel consacré à Marcel Gotlib.

Le 1er exemplaire de Fluide Glacial acheté en kiosque fut le n°74 (aout 1982). La collection débute au n°44 (février 1980) car, peu de temps après, je trouvais quelques exemplaires de seconde main sur un marché de banlieue. Le n°48 en fait partie. Je tenais à le préciser. Je ne suis pas le malpropre qui a gribouillé la couverture, je l'ai trouvé tel quel. Fin de la parenthèse.

De 1982 à 1994, la collection a quelques trous pour des raisons que j'ignore un peu. Je crois savoir que je n'étais pas toujours très assidu (et encore moins abonné), dans le sens où je n'étais pas très ponctuel. Peut être aussi que des exemplaires auront disparu au gré des déménagements ou des nettoyages de printemps.

Il n'empêche que j'étais vraiment fan. Sur cette période mes auteurs préférés étaient BINET, GOOSSENS, EDIKA (qui m'a beaucoup fait rire même si je trouve qu'il n'a jamais vraiment su conclure ses histoires), TRONCHET, LEANDRI pour ses superbes nouvelles et ses photos-BD (mon préféré : le photo BD réalisé par une pseudo équipe japonaise), GIMENEZ le Pedro Almodovar de la B.D, BLUTCH pour son génialissime "Les aventures de Tintin" qui lui a valu son ticket d'entrée dans la revue, et bien sûr, pour finir, Maître GOTLIB, discret mais toujours aussi présent avec Gai-Luron ou Superdupont et surtout indispensable avec ses savoureux éditos.

La collection de base s'étiole sur la fin pour se terminer sur un unique numéro en 1994. Je me suis peu à peu détaché de la série, entre autres parce que mes auteurs préférés étaient absents pour la plupart. Cette rupture durera de plusieurs années. Une longue traversée du désert due aussi à une série de bouleversements familiaux et professionnels. Côté familial, la naissance de Sandy puis celle d'Alice m'auront très certainement amené à plus de maturité. 1994 coïncide d'ailleurs avec l'arrivée de la seconde. Quand on devient père, il se produit en nous un changement aussi important que celui qui survient à l'adolescence. Regardez les jeunes papas dans la rue. Ils débordent de sentiments responsables et ne vous décrochent un sourire que lorsqu'ils sont sûrs que vous ne présentez aucun risque (biologique ou comportemental) pour leur progéniture. Bref, ce passage obligatoire vous rend un peu con et, chose bien plus grave encore, vous faire perdre le sens de la dérision, ingrédient indispensable à l'équilibre mental et surtout au décryptage de l'humour Fluide.

La Renaissance

Un petit garçon (Vincent) et 12 ans plus tard, définitivement affranchi de ma période papa responsable, flânant dans un kiosque par une belle journée de mois d'août, je tombe par hasard sur la couverture du n°363 (septembre 2006). Le dessin de Tronchet m'amuse beaucoup. Avec une légère anxiété, je m'empare de la revue et je commence à la feuilleter. La 1ère chose que je remarque, c'est la couleur. J'aurai vécu 2 fois le passage à la couleur. Celui de la télévision*, et celui de Fluide glacial. Sauf que pour ce dernier j'ai loupé le coche puisque les premières pages en couleur sont apparues fin 2003, dans le n°328 (source Wikipédia). Passé l'effet de surprise, je prends le temps de lire quelques bulles. Les répliques me font pouffer 2 ou 3 fois tout seul dans le kiosque et sous l'oeil vigilant du caissier qui se demande à quel moment il va pouvoir m'informer que sa modeste échoppe n'est pas un salon de lecture. Que nenni brave boutiquier, ce manque de savoir vivre en apparence est en réalité, pour moi, une véritable plongée dans le passé. Un moment vertigineux. Encore un petit aperçu, le temps de jauger les personnages et je boucle mon tour de piste. Ok Marcel, tu es toujours là. J'achète.

* En 1967 j'avais 2 ans mais ma mère n'a pu s'offrir une télé couleur que bien des années après cette date symbolique.

Je me souviens que, les 1ères années, lorsque j'achetais mon exemplaire Fluide Glacial si possible le jour de sa sortie, je me donnais un mal fou pour ne pas dévorer les 68 pages dans la journée et faire ainsi durer le plaisir, le plus longtemps possible. Pour ce retour aux sources le rituel fut strictement le même et, en me forçant à ne lire qu'un ou deux épisodes par jour, je m'offris une semaine complète de lecture. Après quoi, mon premier sentiment fut que, l'autre jour dans le kiosque, mon intuition était la bonne. Parmi les vieux briscards, les piliers de la revue, s'était installée une ribambelle de jeunes auteurs. L'air de rien, ces morveux avaient pris possession des lieux, sans aucun complexe mais surtout sans manières et sans la moindre prétention. L'humour Fluide Glacial servi par la jeune garde c'était plus qu'enthousiasmant. Rapidement j'adoptai quelques auteurs, dont deux en particulier. Le premier offrait un étonnant cocktail d'humour (Fluide) et d'originalité ainsi qu'un surprenant héritage. Le second avait le pouvoir de me faire rire aux larmes. Au point de ne pas pouvoir le lire dans les lieux publics.

Malheureusement l'histoire se répétera quelques numéros plus tard. Les auteurs en question manqueront à nouveau régulièrement à l'appel. Mon préféré marquera une longue absence, si longue qu'elle en semblera définitive. Il n'en fallait pas beaucoup plus pour me décourager. Un an à peine après ma résurrection, donc, j'abandonne à nouveau. Une seconde période Fluide Glacial, aussi soudaine que brève et qui, à quarante passés, ressemble à un élan nostalgique.

Epilogue

Et pourtant, je suis toujours aussi admiratif de la revue. L'esprit Fluide est toujours là, intact, comme il y a trente ans. Toujours sans un gramme de pub, toujours à l'affut des nouveaux talents et toujours avec une place pour les fidèles, les anciens ou les confirmés qui font tourner la boutique, insatiables et inépuisables.

Je remercie donc Fluide Glacial pour toutes ces heures de lecture pleines d'Umour. Merci à leur Papa, leur Directeur de Conscience et tous les auteurs qui ont contribué, chacun à leur manière, à perdurer l'esprit "Fluide". Un immense merci à tous.

       

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© y La clef est une icône de la collection Crystal GT propriété de Yellow Icon ©.

© ¹ Image extraite de la page Nouveautés du n°363 (septembre 2006) dessinée par LINDINGRE. Tous droits réservés : Fluide Glacial 2011

© ² Image extraite de la couverture du n°97 (juillet 1984) dessinée par Maître GOTLIB. Tous droits réservés : Fluide Glacial 2011